Bonjour Franco, je m’appelle Leonardo et cela fait environ 2 ans que j’imprime en sérigraphie chez moi, avec mes amis, et j’aime beaucoup ça. J’ai construit seul tout mon équipement et j’utilise un châssis d’insolation avec des néons UV qui fonctionne très bien.
En ce qui concerne le châssis d’insolation, sachant qu’à peu près tous les types de lumières fonctionnent (la lumière solaire aussi non?), quelle est la meilleure solution pour un châssis d’insolation fait maison? Quelles sont les propriétés de la lumière les plus importantes, celles dont il faut tenir compte lors du choix d’une lampe? Longueur d’onde? Chaleur ? Couleur ?
Elise
La sérigraphie est un univers très vaste. Les questions que vous vous posez spontanément et qui touchent différents aspects de cette technique en sont la preuve. La bonne nouvelle, c’est que cet univers n’est pas infini, si nous excluons l’expérimentation et la recherche, et que par conséquent, avec le temps, vous réussirez à organiser ce savoir de façon rationnelle, presque géométrique.
Procédons dans l’ordre:
– Vous avez construit un châssis d’insolation qui fonctionne parfaitement: félicitations ! Vous avez eu parfaitement raison d’opter pour une source de lumière UV plutôt que d’acheter des spots halogènes dans un magasin de bricolage.
Si vous le souhaitez, vous pouvez comparer votre création à notre machine d’insolation Eco: l’insoleuse Eco fonctionne très bien également, dans les limites dues à l’absence du vide pneumatique, contournée par l’emploi d’un autre dispositif constitué d’un presseur en caoutchouc mousse. Pendant les tests en laboratoire, nous avons même réussi à insoler des trames pour une maille de 55 fils !
– Qualité de la lumière: les émulsions de sérigraphie ne présentent pas d’halogénures d’argent comme les anciennes émulsions photographiques: si tel était le cas, alors n’importe quelle lumière serait à même de les durcir. Par ailleurs, lorsqu’ils réagissent à la lumière les halogénures d’argent ne durcissent pas, mais noircissent proportionnellement à la lumière qu’ils reçoivent. Les émulsions de sérigraphie sont composées d’autres substances qui réagissent aux rayons UV en durcissant et non de façon proportionnelle, mais plutôt de façon binaire, zéro-un, et non progressive: elles durcissent ou elles ne durcissent pas, l’état intermédiaire est très limité.
– Lorsqu’on dit que l’émulsion réagit à la lumière UV, on entend par là qu’elle durcit si elle est touchée par une certaine quantité de lumière dont la longueur d’onde est comprise entre 350 et 430 nanomètres. Vous devez garder à l’esprit que la lumière blanche a une longueur d’onde minimum de 600 nanomètres. Pour exprimer le même concept en température de couleur (mesurée en degrés Kelvin : °K), la lumière solaire a une température de couleur de 5 600 °K tandis que celle de la lumière UV est supérieure, dépassant les 9 000 °K, si bien qu’un thermocolorimètre classique de photographe va à fond d’échelle.
Pour résumer: il est absolument faux de penser que pour faire durcir l’émulsion sérigraphique toutes les lumières se valent. L’émulsion durcit si elle est soumise à des émissions UV. La lumière solaire fonctionne, car le soleil, notamment aux heures les plus chaudes de la journée, est très riche en émissions UV. Les lampes halogènes que l’on trouve dans les magasins de bricolage permettent également d’insoler les écrans, car leur spectre d’émission présente également quelques traces de fréquences UV, celles-ci étant les seules fréquences efficaces.
Par conséquent, lorsqu’on parle de lumière, le plus important n’est pas la quantité, exprimée en watt, mais la qualité.
– Insolation des trames: le facteur variable majeur n’est pas la source de lumière, mais l’adhérence du typon à l’écran. Le vide pneumatique est la meilleure solution, mais les trames qui ne sont pas excessivement fines, adaptées à un écran 55 fils, peuvent être insolées en employant d’autres astuces.