La mission de Charles-Henry et Théo est de faire sortir la sérigraphie des laboratoires et de la rendre plus accessible. Ils nous ont raconté leur histoire.
Bonjour Party Raclette, présentez-vous à nos lecteurs. Qui êtes-vous et que faites-vous ? Et surtout, combien êtes-vous ?
Bonjour nous sommes un tout jeune collectif né durant l’été 2015, de la rencontre entre Charles-Henry, sérigraphe passionné depuis quelques années et de Théo, graphiste et ancien étudiants des Beaux-Arts, qui à l’origine était stagiaire et qui au final n’est jamais reparti.
Comment est née votre collectif et quelle est votre mission ? Pourquoi ce nom?
Notre collectif est né de l’envie de sortir la sérigraphie de l’atelier et d’aller au contact des gens, nous proposons donc des ateliers participatifs d’impressions lors de festivals, convention, vernissages, ainsi que des ateliers de création et impressions durant l’année pour des scolaires ou autre.
Nous avons à cœur d’offrir au monde cette technique qui permet des moments très ludique, cela permet aussi d’expliquer comment on imprime sur un tee-shirt ce qui n’est pas évident pour tous, beaucoup de gens ne savent pas trop comment un dessin peut, comme ça, apparaître.
Concernant notre nom, c’est un grand débat, nous ne savons toujours pas pourquoi nous nous sus nommons ainsi, certainement un excès de vins et de fromages nous a secrètement influencé !
Nous lisons que vous avez un atelier mobile et vous proposez des stands d’impression participatif en live de textiles et papier pour les adultes comme les enfants. Racontez-nous.
Oui, nous avons réalisé des presses portables pour nous permettre d’être mobile, nous les emmenons avec nous lors d’événements et pouvons ainsi proposé au public d’imprimés différents support sur places, nous essayons de multiplier les motifs afin de rendre les gens plus autonomes, on va leur expliquer pour le premier motif et les laisser faire seule pour les impressions suivantes. Ce que veulent les gens c’est faire eux même, avoir la racles dans les mains et les doigts plein d’encre.
Concernant les ateliers enfants, nous y sommes très attachés, nous sommes très en retard en France sur le droit du travail des enfants, dans certains pays les enfants peuvent déjà travailler à 5 ou 6 ans !
Pour compenser ce retard, nous leur offrons la possibilité de travailler dans le cadre de la confection textile ou d’affiche, mais aussi de la micro-éditions au sein de nos ateliers, nous créons avec eux des marques de vêtements, des journaux, des pubs, grâce a l’exploitation de leur savoir faire.
Ces ateliers fonctionnent toujours sur le même principe d’autonomie et gagnent un franc succès.
Nous proposons également des ateliers pour aider des structures à créer et monter un micro atelier sérigraphie.
Mieux travailler avec les enfants ou avec des adultes?
Techniquement, on a plus le droit de s’approcher des lieux ou il y’a des enfant, surtout Théo, mais dans la pratique, nous sommes toujours heureux de partager notre passion que ce soit avec des adultes ou des enfant.
Nous ne tenons pas le même discours avec l’un et l’autre; pour les enfants on veux que sa reste ludique tout en restant leger sur la technique.
De manière générale, quand on demande « Tu veux l’imprimer toi même ? » la première réaction des enfant c’est « Ouaiiiiiiiiiiiiis pousse toi !» les adultes : « Non, surtout pas je veux pas le rater».
Au final y a jamais de tee-shirts ou d’impressions ratés quand on le fait sois même.
Si vous deviez expliquer la sérigraphie à quelqu’un qui n’en a jamais entendu parler, que diriez-vous ?
On a déjà spitch avec le temps, on explique que c’est une forme de magie noire que seule nous, grands mages sérigraphes, pouvons exercer. Ce spitch, on l’avoue, ne prend pas toujours… même chez les enfant.
Du coup, on vulgarise un peu, dans un premier temps pour pas rentrer dans les détails trop techniques, on rappelle que c’est une technique d’impression basé sur le principe d’un pochoir: pochoir fait de façon chimique avec un tissus.
On précise, bien sur, qu’il ne faut pas manger les produits que nous utilisons.
Technique de sérigraphie : quel est le minimum indispensable pour commencer ? Citez quelque chose de facile et quelque chose de difficile à exécuter pour un débutant.
Le minimum, c’est avant tout un écran, de l’émulsion photosensible et de l’encre, ensuite pour insoler : une plaque en verre et une lampe, l’impression des typons est souvent compliquée au début, mais après y a plus qu’à ce lancer.
Nous, on a commencé avec les fameux spots de chantier « trouvés » dans la rue, des tréteaux, une plaque en verre, une cave et un kit récupéré chez un pote et sa marchait nickel !
C’est contraignant car il faut quand même un minimum de place mais on peut vraiment commencer avec trois fois rien.
En fonction de ce que l’on souhaite comme résultat on se doit de se perfectionner sur le point de vue technique, mais aussi enenrichissant et en améliorant progresser son matériel.
Eau ou plastisol ?
Les questions qui fâchent !
Le choix de l’encre dépend surtout de ce que l’on veut réaliser. Je pense qu’elles sont toutes aussi dangereuses et polluantes, même avec une base aqueuse. On le redit : ne mangez pas les encres, même à l’eau !
Par contre, les encres à l’eau sont plus simples à nettoyer de manière générale mais à l’extérieur ou sur un grand volume d’impression en textile, on préfèrera des encres à solvants, car elles ne sèchent pas.
Mais à l’atelier sur des séries de 100 pièces, on utilisera des encres à l’eau pour des questions de simplicité, mais aussi de rendu. En papier on travaille avec des encres à l’eau uniquement, on a banni les solvants qui sont parfois plus pertinents, mais on veut garder notre foie : les encres à solvant pour papier sont trop volatiles.
On utilise donc des encres aqueuses avec de bon rendu mais on aimerait secrètement passer aux U.V., ce n’est pas encore d’actualité pour nous mais c’est pour sur la meilleure encre pour le papier, elle ne sèche pas.
Que trouve-t-on dans votre laboratoire ?
Tout d’abord nous avons la chance de bénéficier d’un grand espace, dans un lieu encore en mutation , TCRM-Blida à Metz, on ne vous diras pas a quoi correspond l’acronyme, on a trop honte !
Ce sont les élus qui ont choisi le nom et ils ne devaient pas y avoir de beaucoup d’esprits créatifs ce jour là dans la salle.
En tout cas, pour le matériel tout est a nous, on a tout récupéré, au fur et à mesure, de bonnes occasions.
On dispose d’un carrousel 6 têtes, d’une belle table d’aspirante, d’une table d’insolation, d’un risographe, un massicot, et d’un super karcher (pas Kärcher) : On est bien !
Et en plus depuis peu : un camion, des presses transportables et des décapeur pour imprimer en extérieur.
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