Bonjour, j’ai remarqué que les écrans ont parfois une durée de vie assez courte et qu’ils se cassent très facilement. J’en ai conclu que cela pouvait être dû à la tension de l’écran. Pouvez-vous me donner des conseils quant à la valeur de tension à adopter, sachant que j’effectue des impressions simples avec une seule planche, unicolores et manuelles afin de ne pas casser les écrans au premier lavage. De plus, je voudrais savoir comment fonctionne la tension appliquée aux écrans achetés, leur tension de départ et leur tension maximale ainsi que les différentes caractéristiques.
Pauline
Les écrans de sérigraphie tendus sont des objets généralement très fragiles, à manipuler avec précaution.
Plus le nombre de fils/cm du tissu est élevé, plus ils sont fragiles.
Et ils sont d’autant plus fragiles que la tension du tissu est élevée.
Le degré de tension de l’écran est mesuré en Newton et est régi par des tableaux prévus à cet effet, utilisés comme référence par les ateliers de tension des écrans et, par conséquent, également par CPL Fabbrika.
Ces tableaux indiquent une valeur moyenne et une valeur maximum en fonction du nombre de fils du tissu.
Notre laboratoire choisit la valeur moyenne, car nous sommes conscients du risque élevé de rupture du tissu en cas de forte tension.
Certains sérigraphes, qui ont besoin d’une meilleure qualité d’impression que garantit une valeur de tension plus élevée, nous le demandent expressément: ils sont conscients du fait que leur écran résistera moins longtemps, mais fonctionnera mieux.
D’autres sérigraphes, au contraire, qui impriment sur des surfaces irrégulières ou voûtées, nous demandent expressément des écrans aux valeurs de tension plus faibles, acceptant comme conséquence une impression moins nette et précise.
Qu’est-ce qui cause la rupture d’un écran?
Voici les causes les plus fréquentes:
– Causes mécaniques, comme un choc avec un objet coupant, pouvant être le bord d’une raclette creuse d’enduction utilisée de manière peu avisée.
– Usure par frottement: sur les bords, au niveau des extrémités de la racle, notamment si la longueur de la racle n’est que légèrement inférieure à celle de l’écran. De cette façon, sous la pression de la racle le tissu est sollicité, s’use et se rompt. Une utilisation correcte de la racle prévoit que celle-ci soit plus courte que la largeur de l’écran d’au moins 10-12 cm, afin que l’extrémité anguleuse du caoutchouc de la racle ne passe pas à moins de 5-6 cm du cadre.
– Distance excessive entre l’écran et la planche d’impression (distance appelée le « hors contact ») : si le hors contact est supérieur à 2 mm, la racle abaisse et sollicite excessivement le tissu en appuyant dessus.
– Causes chimiques: certains liquides de dégravage, utilisés pour récupérer l’écran en dissolvant l’émulsion, ont un fort pouvoir abrasif et corrodent le tissu. Après quelques récupérations, le tissu, affaibli, se déchire à la moindre sollicitation. Il vaut mieux utiliser des liquides de dégravage moins énergiques, nécessitant peut-être d’être appliqués plusieurs fois pour éliminer l’émulsion, plutôt que de devoir remplacer le tissu trop souvent.
Toutefois, il est possible de considérer l’écran comme un objet à usage unique et d’économiser son temps et son argent, en renonçant à l’acquisition de produits de dégravage et en préparant à chaque fois un nouvel écran afin de toujours travailler avec un tissu neuf.
J’espère avoir été exhaustif. Quoi qu’il en soit, le seul concept que vous devez garder à l’esprit est le suivant: l’écran est un objet fragile qui doit être traité en conséquence, et ce à chaque phase d’élaboration.