Expérimentation, courage, réunions, bouquins et passion. La philosophie de l’Association Kraken est inspirée par un animal fantastique qui crache de l’encre et se développe avec l’expérience.
Bonjour Kraken, présentez-vous à nos lecteurs. Qui êtes-vous et que faites-vous ? Et surtout, combien êtes-vous ?
Kraken est une association d’une quinzaine de membres: sérigraphes, graphistes, dessinateurs, bidouilleurs qui aiment mettre les mains dans la couleur, la musique à fond les raclettes.
Avant tout, la sérigraphie est pour nous un plaisir, une occasion de créer et de se retrouver entre potes sur différents types de projets qui nous branchent.
Nous n’avons pas de spécialité, c’est justement ce qui nous caractérise, de pouvoir naviguer entre les créations individuelles et les projets collectifs (fanzine, calendriers, affiches, fringues…) et de nous laisser aussi surprendre par les idées des autres.
Nous faisons aussi pas mal de partenariat avec des assos locales que l’on soutient.
Nous avons également un atelier mobile qui nous permet de nous déplacer sur des évènements ou encore dans des écoles.
Comment est née votre association Kraken Sérigraphie ?
Kraken est né en 2012 à Clisson où est situé l’atelier.
Un pote avait récupéré du matériel (cadres, racles, claie de séchage) et ça a motivé nos bricoleurs à créer une table aspirante et une insoleuse de la mort.
A la base, personne ne s’y connaissait mais on aimait bien l’idée et le challenge d’apprivoiser cette technique: ça a appelé le côté punk et créatif de chacun.
Alors on a acheté quelques produits de base et on s’y est mis, un peu à l’arrache, on a même fait nos premières émulsion en plein soleil! Cela dit, avec experimentation, courage, réunions, bouquins et passion, ça a quand même fonctionné.
Pourquoi ce nom ? Nous sommes curieux.
Le Kraken, c’est une créature fantastique inspirée des calmars géants. En plus de cracher de l’encre, cet animal possède la faculté de faire des expériences et d’en tirer des leçons pour évoluer. Sacrée coïncidence !
Nous lisons que votre mission a pour objet la promotion et la transmission de la sérigraphie. Comment ? Racontez-nous.
Comme on le disait tout à l’heure, on se déplace régulièrement à l’extérieur afin de proposer des ateliers participatifs. On aime l’idée de faire découvrir cette technique et la rendre accessible.
On a organisé des projets avec des enfants, des ados, des personnes handicapés : c’est une technique à la portée de tous et valorisante, qui permet de s’exprimer en créant, de garder des traces et de pouvoir diffuser, partager son univers graphique.
Quels sont les avantages de la production artisanale ?
Pour nous, l’intérêt premier, c’est le côté Do It Yourself : de la conception à l’impression, on est autonome!
Ca nous laisse une énorme liberté d’expérimenter, d’accueillir les accidents, de s’amuser… et tout ça à un faible coût!
Si vous deviez expliquer la sérigraphie à quelqu’un qui n’en a jamais entendu parler, que diriez-vous ?
La sérigraphie est une technique ancienne d’impression artisanale. Ca s’apparente à la technique du pochoir.
Voilà ce qu’on dirait en premier et si la personne est vraiment intéressée, (là) on creuse sur les aspects techniques: cadre, tissu, émulsion, typons, insolation tout ça… parce que quand même, quand on ne connait pas du tout, ça en fait du vocabulaire et des étapes à conceptualiser!
Technique de sérigraphie : quel est le minimum indispensable pour commencer ? Citez quelque chose de facile et quelque chose de difficile à exécuter pour un débutant.
Le matériel de base, c’est un cadre, une racle, de l’encre, de l’émulsion, du dégraveur et des torchons.
Après, c’est mieux d’avoir une insoleuse et un karcher : ça évite d’aller au lave-auto du coin!
Une approche plutôt ludique et facile qu’on apprécie c’est de réaliser une forme pleine avec un typon (genre une silhouette de chouette), de l’insoler et de venir rajouter des détails (comme des yeux, bec, etc..) avec du papier journal découpé qu’on rajoute sur le cadre.
Dans le genre hyper difficile, caler un visuel complexe en plusieurs couleurs sur un t-shirt sans carrousel, ba…faut du courage et beaucoup de chance!
Eau ou plastisol ?
Encre à eau !
On a récupéré de la plastisol mais on l’a refilée : c’est notre petite conscience écologique qui a pris le dessus.
Ceci-dit, faire de la sérigraphie propre, c’est pas encore gagné! D’ailleurs, si vous lancez un sujet là dessus, on est preneur de conseils!
Que trouve-t-on dans votre atelier ?
Notre atelier se trouve dans le garage d’une grande coloc.
On y trouve deux tables d’encrage, des étagères pour nos encres et nos produits, une jeannette t-shirt, une claie de séchage et un espace de nettoyage.
A l’étage, on a un lieu pour stocker le papier et une petite table pour dessiner ou se réunir.
On a pas mal d’affiches accrochées partout, dont plusieurs ont été créées par d’autres ateliers et puis on a tout un tas de fringues, fripes, culottes, collants, des ouvrages techniques et quelques poils de chien… Il y a aussi un poste cd pourri qu’on fait cracher à chaque session.
Dans notre atelier, on trouve aussi des gens curieux de voir ce qui se passe, car notre porte donne directement sur la rue et elle est ouverte très souvent.
C’est important pour nous car on aime notre vie de quartier, nos voisins comprennent ce qu’on fait, ça tisse des liens et ça anime la rue.
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