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Edition, création, sérigraphie. Interview à Frenchfourch

French Fourch Paris sérigraphie

Un studio d’édition basé à Paris, un atelier de création dans lequel la sérigraphie est la technique d’impression centrale, le vecteur tangible pour la réalisation des leurs idées et des leurs projets artistiques.
Tristan et Lomé nous ont raconté l’histoire de Frenchfourch.

Bonjour Tristan, bonjour Lomé, présentez-vous à nos lecteurs. Qui êtes-vous et que faites-vous ?
Lomé : J’accompagne Tristan pour ce qui est de Frenchfourch. Sinon j’ai fait un BTS édition à Duperré, j’ai aussi une licence en Anthropologie. Je dessine, j’imprime des choses, et ce avec différentes techniques d’impression, suivant le rendu recherché, c’est bien d’avoir le choix.

Tristan : Et bien je me nomme Tristan Pernet, je dirige Frenchfourch une structure d’édition qui s’appuie énormément sur la sérigraphie, pratique qui est aussi centrale dans mes travaux personnels.
J’ai une formation d’illustrateur, d’abord par Estienne puis par les Arts Décoratifs de Strasbourg.
Mais je préfère dessiner, cela peut sembler contradictoire mais l’illustration doit être considérée pour ce qu’elle : un médium qui vient souligner un travail pré existant, texte, concept … là ou le dessin laisse libre court à l’imagination, aux émotions.
Même si d’ailleurs en ce moment je m’éloigne pas mal du dessin pour me plonger pleinement dans la sérigraphie. Plus vraiment comme un moyen de traduction mais comme une source de réflexion plastique et graphique. C’est devenu mon prisme d’action et de production central.
Je suis aussi l’un des sept fondateurs du Paris Print Club, un atelier transversal dans le 18e arrondissement de Paris regroupant sur 400m2 deux espaces bureau, une galerie, un atelier de gravure et de typographie, un atelier de lithographie, un atelier un de reliure et bien sur un très bel atelier de sérigraphie, en tout désormais nous sommes 21.

edition et sérigraphie à Paris

Quand est-ce que la sérigraphie est entrée dans votre vie ?
Tristan : J’ai eu la chance de découvrir la sérigraphie tôt, dès le lycée à l’école Estienne avec Jérome Arcay, il était cash et fou j’ai tout de suite accroché. Mais c’est aux Arts Décoratifs de Strasbourg, quelques années plus tard , que j’ai vraiment pu entrer dans les spécificités de la technique. J’étais aussi un peu plus aguerri graphiquement et j’avais besoin de trouver un espace de réalisation pour m’exprimer.
Je tiens encore une fois à remercier Bernard Bleny et Olivier Beiger qui m’ont transmis un peu de leur immense savoir et de leur envie.
Olivier est arrivé en même temps que moi dans l’école. Je me considère chanceux d’être tombé pile pendant la formation de leur binôme de folie. Ils étaient là pour supporter n’importe quel projet aussi excentrique soit-il de la part d’une foule d’étudiants souvent parfaitement perdus. Le deuxième point fort de l’atelier est qu’il n’est pas réservé à une section. C’était un véritable lieu de passage et d’échange.
Il se créé chaque année un esprit d’atelier particulier, ceux plus impliqués que d’autres, peu importe leurs cursus, sortent du lot et peuvent éditer dès l’écoles des multiples assez surprenant. On ne se rend évidement compte de tout ce que l’on a pas pris le temps de faire uniquement une fois sortie de cet atelier de dingue.
Il faut donc en profiter au maximum et aider à son échelle au développement de cette ruche, ce genre de lieux sont beaucoup trop rare !

Lomé : Il y avait un mini atelier de sérigraphie à Duperré, mais il était quasi impossible pour ma section d’en bénéficier.
J’ai acheté un Karcher et j’ai fait ça dans ma salle de bain. Ma mère a moyen apprécié. Sinon j’ai rejoint Tristan il y a deux ans, il m’a formé à des techniques moins schlag, euh plus professionnelles je veux dire.

sérigraphie à Paris avec French Fourch

Comment est née votre atelier Frenchfourch et quelle est votre mission ? Pourquoi ce nom ?
Tristan&Lomé : Frenchfourch est une association qui nous permet de rencontrer, de confronter, d’accueillir et d’éditer les artistes dont la pratique nous touche. Souvent du dessin, parfois de la narration, du graphisme aussi et même de la photo.
Mais bon je suis tout de même très centré sur le dessin, alors même si j’essaye de lutter contre, une ligne éditoriale s’est un peu esquissée au fil du temps. C’est aussi pour ça que j’ai demandé à Lomé de me rejoindre.
Pour qu’on puisse rebondir et faire de nouvelles choses, de rester en mouvement et de continuer à se surprendre. On essaye ensuite par le biais de la sérigraphie de créer en aller retour avec celles et ceux qui partagent ces projets de réaliser des multiples tenus, le plus souvent des affiches ou des livres.
Nous développons doucement depuis que nous nous sommes installé au PPC un système de résidence.
Il nous a fallu plus d’un an de mise en route pour trouver notre rythme.
L’idée est d’arriver à prendre le temps de faire de belle choses à Paris et d’en être content. C’est pas évident, parce que ça demande parfois pas mal de budget. Notre lieu tente de le permettre. On a plutôt de la chance à vrai dire.
C’est aussi l’espace et le temps pour pousser le médium et trouver de nouveaux systèmes, de nouvelles astuces.
La proximité avec les autres techniques, et le fait de faire tourner un artiste entre les différents pôles nourrit aussi énormément les projets. Ces regards, ces lignes éditoriales et ces enjeux techniques croisés sont une véritable source de renouveau.
Cette super-structure d’atelier prend modèle sur le laboratoire d’expérimentation graphique d’Estienne que certain d’entre nous on eu la chance de pratiquer.
En sortant d’école on se heurte souvent à l’absence de lieux aussi riches. C’est très frustrant.
C’est pour ça, et après beaucoup de temps et de péripétie que nous avons réussi à monter ce lieu assez fou par son ampleur et ses possibilités, le tout sans subvention, ce qui nous assure une pleine liberté et bien sûr des contraintes économiques fortes, mais nous sommes plein d’envies !

Nous organisons aussi des ateliers, pour partager et rencontrer de nouvelles personnes. Parfois en extérieur, mais de plus en plus à la maison. Puisqu’encore une fois notre lieu unique le permet. Une fois par mois huit personnes sont initiées à la technique de la sérigraphie sous différentes formules et thématiques sur une journée complète et dédiée.

Et sinon pour expliquer Frenchfourch il s’agit d’une allitération un peu bête de la French Touch, qui à l’époque de la formation de notre studio était utilisé partout, tout le temps et de manière parfois débile. Après une rapide recherche internet on s’est rendu compte que ce n’était pas pris. Ce fut donc décidé. Et puis si ce n’est phonétiquement, graphiquement il y a pas mal de chose à faire avec.
Ça a suffi pour nous convaincre.

 sèrigraphie French Fourch Paris

Nous savons que vous êtes des micro-éditeurs et que vous produisez des impressions artistiques. Pouvez-vous nous en parler ? Quels sont les avantages de l’autoproduction ?
Tristan : Un contrôle de bout en bout de chaque projet.
C’est à la fois le moyen de traduire des volontés plastiques et graphiques de manière soignée par un rendu poussé et un parfait laboratoire d’expérimentation. Ce qui nourrit les projets suivant notre pratique et nos aspirations techniques.
Nous avons de l’intérêt pour le fait de pousser nos machines dans leurs retranchements. C’est sur nos productions personnelles que nous pouvons aller le plus loin au risque de parfois déraper.
Le désavantage est la diffusion, ça demande un temps fou. Car ce que je préfère, c’est de passer du temps les mains dans l’encre ou avec mes artistes sur la conception et l’édition. C’est pourquoi nous participons activement à la mise en place d’une coopérative de diffusion nommée BATT COOP avec des camarades. Ce sera à terme une librairie pour gérer la diffusion et la distribution, tout d’abord un site internet regroupant les micro-éditions françaises et internationales ainsi que des objets de collection. Encore une manière d’aller plus loin dans la maîtrise complète du circuit.
La BATT éditera certains projets et aura aussi une mission d’archivage et demonstration des éditions d’artistes, en marge et confidentielles. De toute manière nous comptons employer une amie et tout l’argent qui restera sera destiné à des productions ou à du soutien de projets.
Certains membres du Paris Print Club en font partis et d’autres nous on rejoint pour à nouveau multiplier les regards, élargir le cercle. Nous sommes dix. De nouveaux projets sont donc dans les tuyaux.

Lomé : Etre indépendant te permet de faire tes propres choix graphiques/éditoriaux.
Aussi c’est agréable et plutôt gratifiant de pouvoir concevoir un objet, soi même. La scène de la micro édition est plutôt intéressante en France et à l’internationale.
C’est une bonne chose que les gens sortent et continu de sortir des circuits traditionnels et créent leurs propres réseaux de diffusion. Ca donne des zines de niches hypers chelous, et un tas d’autres trucs assez bien.

 French Fourch Paris

Nous lisons sur votre site que vous adorez l’expérimentation ? Pourquoi ? Que signifie faire de l’expérimentation dans la sérigraphie?
Tristan : Pour ne pas mourir d’ennuie bien sûr !
Nous avons des machines manuelles et semi automatiques grand format. Nous avons acquis un certain niveau technique assez confortable qui nous permet d’imprimer beaucoup de choses et pas forcément toujours adaptées aux limites de la sérigraphie.
Notre production n’est définitivement pas industrielle. Nous faisons du singulier, du petit dans les volumes, du choisi.
Notre rapport à la série est donc en tirage très limité. C’est pourquoi chaque objet prend le temps et le coût d’être très réfléchis. Le réel intérêt de cette technique est à mon sens autant dans sa capacité fine de traduction, les tons directs, la qualité des aplats mais surtout pour les interstices dans la chaine d’impression.
Ce sont ces moment et lieux qu’il faut pirater, tordre et parfois mutiler. Cette gymnastique mentale et mécanique est incroyable. Ce sont ces torsions qui impliquent l’expérimentation.
Être à proximité d’autres médiums, comme la lithographie ou la gravure nous permet aussi d’attraper les erreurs au vol, enfin les “surprises”, et d’essayer de les transposer sous nos presses. C’est aussi cette émulation permanente qui nous permet de continuer d’être dans la recherche. Même si progressivement on devient de plus en plus adroit, de plus en plus technique, il nous reste la faim vivace de la surprise et du dépassement.
On ne s’ennuie toujours pas après la première décennie de pratique, folie de la jeunesse peut être mais nous ne demandons qu’à l’emmener jusqu’à l’âge canonique.

Lomé: Aussi je dirais que ça permet de sortir du dessin et de ses automatismes.

 Paris sérigraphie French Fourch

Sérigraphie : quel est le minimum indispensable pour commencer ?
Tristan : Pour avoir côtoyé une sérigraphe chilienne, je dirai quatre lattes de bois, un morceau de rideau en mousseline, des agrafes et du bouche port, parfois même une feuille collée sous la maille de mousseline peut faire l’affaire. Une racle pour les joints de carrelage pour les techniciens ou une carte de crédit gold pour les banquiers. Ah ! et de l’acrylique en tube.
Après bon, niveau trames, détails et finesses c’est pas vraiment le futur.
Mais c’est assez bluffant de se rendre compte que ces basiques sont finalement plutôt efficaces. Nous avons bien sur plus de matériel à disposition dans l’atelier mais c’est pour bien faire entendre à ceux qui voudrait pratiquer qu’avec deux fois rien on peut commencer.

Lomé : Un tablier et des vêtements auxquels tu ne tient pas. Surtout si tu est maladroit. Ça t’evite de pleurer.
Mais tu finis par pleurer de toute façon en Seri-G.

Tous les sérigraphes ont un secret. Pouvez-vous nous dévoiler une astuce technique que vous utilisez souvent lorsque vous imprimez ? Ou un « truc » que vous avez inventé pour résoudre un problème d’impression ?
Tristan : Alors là il y en a pour toute les étapes !
Je crois que j’ai fait toutes les erreurs possibles. Au final la sérigraphie me permet de me structurer. C’est assez difficile à concevoir pour ceux qui m’ont connu plus jeune. Mais chaque étape de la conception, à la préparation jusqu’à l’impression gagne à s’inscrire dans une routine bien huilée.
C’est cette rigueur qui permet les plus grand écart de conduite, ou de tenir des délais d’impression beaucoup trop court, au budget beaucoup trop serré.
Je crois que c’est pour ça que les vieux imprimeurs sont un peu bourrus voir un peu « vieux con ».
Parce qu’à force de devoir jongler avec les problèmes toujours nouveaux, toujours retords, quand on trouve une partie de la recette qui fonctionne presque tout le temps, on la garde bien précieusement. Et comme chacun à ses tocs c’est compliqué de les bouleverser pendant un rush. Mais c’est aussi pour lutter contre ce carcan que je me permets d’expérimenter le plus possible.
Pour que ces deux facettes se nourrissent encore et toujours. Rester curieux ne fait de mal à personne même si se remettre en cause demande pas mal de temps, d’énergie et de lucidité.
C’est assez drôle de visiter des ateliers d’autres imprimeurs, de voir les traces de leurs manies, leurs raccourcis, leurs déplacements dans leurs espaces. Chacun organise son atelier selon sa gestuelle et ses caractéristiques corporelles.
C’est très très drôle à observer.
Je crois qu’il faut surtout bien connaître son matériel et être à l’aise dans son espace. Pour connaître mes astuces le mieux est de venir passer une journée de workshop à l’atelier.
Ma logorée technico-pédagogique et ma gestuelle désarticulée sont apparemment d’un très gros niveau.

 French Fourch


Eau ou plastisol ?

Lomé: Eau. Le confort. J’espere vivre longtemps.

Tristan : Solvant de coeur et de formation mais nous nous dirigeons toujours plus vers l’eau pour des raisons évidentes de confort.
Comme je crois d’ailleurs que l’industrie va devoir le faire. Les fournisseurs vont investir dans une technologie plus poussée pour les gammes d’eau et ça sera mieux pour tout le monde.
Pas les ours polaires malheureusement, pour eux c’est toujours foutu. Je ne sais pas, si je ne pourrais pas regretter le rendu du solvant, son velouté, sa finesse, ses résultantes ahurissantes. Mais je sais qu’il est possible de faire de très belles choses à l’eau. Si je ne suis allergique qu’à une seule chose du monde physique et organique, c’est l’encre uv.
J’ai mis des années à m’en remettre, enfin surtout la peau de mes mains. Ce n’est pas dans la question mais je voulais le préciser. C’est le mal, le mal pratique.
Le plastisol est tout aussi pratique, mais tout aussi collant, toxique et compliqué à nettoyer et puis je préfère nettement le rendu des encres à l’eau sur textile.
C’est beaucoup plus lié, moins cartonneux, plus harmonieux. Après en fonction du support on est amené à utiliser toute sorte d’encre et à fortiori de liquides. Nous sommes comme répété, toujours très partant pour les expérimentations.

Que trouve-t-on dans votre atelier ?
Tristan : Des calins chaques matin, une pinata, des presses, des copains et copines, des artistes (c’est souvent les mêmes ou alors ils le deviennent), des jouets obsolètes, plein d’outils dans une seule caisse, des fausses plantes, des zines, énormément de posters et des écrans à la peau du ventre bien tendue.

Lomé: Une plieuse à papier automatique, c’est incroyable.

sérigraphie à Paris avec French Fourch

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